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Aujourd’hui c’est la grande aventure…
Et ça commence par un lever à cinq heures, paquetage au strict nécessaire et départ pour rejoindre le Rio Usumacinta (frontière avec le Guatemala) : plus de 150 kilomètres de randonnée. De là on enchaîne sur la remontée du fleuve à la nage sur une dizaine de kilomètres en évitant les crocodiles, avant d’embarquer dans une pirogue et de ramer une autre dizaine de kilomètres. Après ces quelques heures d’efforts, entre le feuillage dense de la jungle nous apercevons les reste d’une pyramide. « C’est là que se trouve les ruines de Yaxchilàn », explique-je au guide, qui reconnaissant ma perspicacité me laisse la barre pour que j’accoste sur le sable fin du rivage.
Une fois la pirogue solidement accrochée et un crocodile affamé mis en déroute, nos trois aventuriers laissent leur guide peu rassuré garder la pirogue et s’aventurent (normal pour des aventuriers) à travers la forêt vierge. Utilisant sa machette achetée deux jours avant, giom se fraye un chemin à travers les lianes et les serpents, guidé par le flaire imparable de doggy… tandis que lo sert d’amuse-gueule de choix aux moustiques.
Visiter la grande place avec ses ruines aux bas-reliefs nombreux n’est pas une fin et la fine équipe de héros se décide donc à dégager les escaliers aux milles marches, afin de les gravir quatre à quatre (ce qui ne fait plus que 250 marches finalement)
Une fois cette escalade qui aurait épuisé jusqu’au moindre micro-joule d’énergie de n’importe quel humain, nos aventuriers trouvent encore l’énergie pour photographier le temple de (zut j’ai oublié le nom)
N’importe quel aventurier courageux se serait satisfait de cette expédition mais notre trio ne s’arrête pas là… Doggy au flair incomparable affirme que les ruines de trois autres temples résistent encore à l’usure du temps en haut de la montagne. Nous consultons donc la peau de serpent sur laquelle a été tracée l’ébauche du plan des lieux, en lettre de sang il y a plus de deux cents ans… Effectivement, bien vu Doggy les bons tuyaux, nous apercevons des traces de passages remontant à plusieurs siècles sous la mousse épaisse. Nos héros se frayent donc un nouveau chemin à travers la nature sauvage et hostile jusque parvenir au sommet vierge de civilisation depuis des siècles.
A noter que notre équipe d’experts en archéologie a estimé ces ruines comme ayant été érigée entre 250 et 500 après JC.
L’air est lourd, chaud et humide. Affronter la nature sauvage se mérite… (dire qu’il y a des veinards qui sont sous la neige, au frais, en France ou ailleurs…)
Le retour attend nos héros, ils retrouvent avec joie leur pirogue. Malheureusement, feu le guide aura servi de déjeuner à un crocodile. Qu’importe ce contretemps, Doggy remet l’embarcation à l’eau et lo et giom rament sec afin de rejoindre au plus vite le sentier qui doit les mener vers la suite de leurs aventures périlleuses de la journée.
Il est à noter que le trajet sur le Rio Usumacinta n’est pas sans rappeler des paysages africains (notamment ce qu’a connu giom dans sa jeunesse au Burkina Faso)
Bien il est 13 heures 04 minutes et 17 secondes au soleil de la rive droite (Mexique) comme à celui de la rive gauche (Guatemala) et le trio d’explorateurs mange sur le pouce.
Pas de repos pour les braves. Une cinquantaine de marche en milieu hostile séparent encore les aventuriers de leur prochaine étape : Bonampak.
A ne pas manquer sur ce site : les fresques murales du Temple aux Peintures (y a des archéologues qui donnent des noms très originaux, hein quand même). Très certainement les plus belles peintures murales du continent encore intactes.
Cela dit, la vue en haut de la montagne en vaut également la peine.
Le regard des courageux surplombent toute la forêt équatoriale
qui s’étend à perte de vue sous un ciel immaculé.
Aussi superbe que Mexico City est grise.
Le soir, triste nouvelle, la soif d’aventure s’est à peine épandue dans la bouche des explorateurs et le Guatemala (et Tikal), si proche, leur tend les bras. Il suffirait de passer la nuit chez l’habitant au milieu des volailles, perruches et singes… Ah si seulement… Mais un dur impératif s’impose au groupe : dans un autre monde, celui de la civilisation, un événement a lieu le vendredi soir, à seulement deux jours de là : Ammo arrose son anniversaire et le chemin du retour est encore bien long, aussi n’est-il pas envisageable de rester. Nos héros reprennent donc le chemin du retour, la larme s’écoulant sur leurs joues rosies par les efforts de la journée. Ammo, le bougre. Anéantir ainsi des vacances, maudit soit-il lui et sa descendance sur dix générations !
Le retour ne se fera pas sans quelques péripéties. La frontière est proche et longue, donc dure à surveiller, aussi l’armée et la police sont-elle très présentes dans la région. Le groupe est ainsi suivi par une voiture de police sur une bonne quarantaine de kilomètres puis contrôlé à trois reprises par des hommes habillés de vert et avec des grosses mitraillettes.