Les grandes Civilisations Médiévales

Les Aztèques (1325 à 1521)

Le contrôle politique de la vallée centrale du Mexique, peuplée et d'une grande richesse agricole, a connu de grands troubles après 1100. Les Aztèques, une tribu provenant vraisemblablement du Nord et ayant immigré dans la vallée pour s'installer dans une ville mineure sur les rives du grand lac central, peu à peu ont pris de plus en plus de pouvoir. Plaçant l'art de la guerre au-dessus de tous les autres, cette société dominait les tribus rivales de la région. À la fin du XVe siècle, les Aztèques avaient fondé un empire militaire qui contrôlait tout le centre du Mexique et percevait des tributs de ses rivaux.La culture aztèque puisa dans l'expérience de toutes celles qui l'avaient précédée et n'inventa pas grand chose de nouveau. Les Aztèques possédaient une agriculture évoluée subvenant aux besoins d'une grande population. Ils construisirent aussi d'immenses édifices de conception grandiose et s'épanouirent dans de nombreuses disciplines artistiques. Ils étaient doués pour le travail du métal, mais ne possédaient pas de fer. N'ayant aucun animal de trait convenable, ils n'utilisèrent donc pas de roue motrice.

temple aztèqueL'une des caractéristiques de la culture aztèque était son penchant pour les sacrifices. Les mythes aztèques imposaient de donner du sang humain au soleil pour qu'il ait la force de se lever chaque jour. Les sacrifices humains étaient effectués à grande échelle, atteignant parfois plusieurs milliers en un seul jour. Les victimes étaient souvent décapitées ou écorchées et on leur arrachait le coeur à vif. Les sacrifices avaient lieu au sommet d'immenses pyramides, pour se rapprocher du soleil et le sang ruisselait le long des marches. Bien que l'économie aztèque ait été basée principalement sur le maïs, la population croyait que les cultures dépendaient de l'offrande régulière de sang sacrificiel. En raison du besoin incessant de victimes pour les sacrifices, les Aztèques exerçaient un contrôle relâché des villes périphériques, car les fréquentes révoltes offraient des occasions de capturer de nouvelles victimes. En temps de paix, des compétitions guerrières étaient organisées pour tester le courage et l'habileté des guerriers, mais aussi pour prendre des victimes. Ils combattaient avec des massues en bois, cherchant à se mutiler et à s'assommer plutôt qu'à se tuer. Lors des combats à mort, des lames d'obsidienne étaient fixées aux massues.

différents guerriers aztèquesMalgré le développement de leur agriculture et de leurs arts, les Aztèques apparaissent rétrospectivementcomme une société vouée à l'échec. Ils n'ont laissé en héritage aucune technologie, ni aucune théorie politique ou religieuse significatives. Leur civilisation a brusquement pris fin avec l'arrivée des Espagnols, au début du XVIe siècle. Ayant déjà été ravagés par les maladies européennes transmises par les premiers marchands, les Aztèques ont succombé devant une petite armée espagnole mais équipée d'armes en acier, d'armes à feu et possédant quelques chevaux. La cruauté des Aztèques a contribué à leur ruine, en permettant aux Espagnols de recruter facilement des alliés parmi les autres peuples du Mexique.

haut

Les Britanniques (à partir de 500)

Suite au retrait des légions romaines en Gaule aux environs de l'an 400, les îles britanniques connurent une sombre période qui s'étala sur plusieurs siècles. Il ne nous reste que peu d'écrits de cette époque. La culture britanno-romaine qui s'était formée pendant les quatre siècles d'occupation romaine disparut sous les assauts et les migrations répétés des barbares. Les Celtes vinrent d'Irlande (une des tribus, appelée les Scotti, a donné son nom à l'Écosse, la partie septentrionale de l'île principale). Les Saxons et les Angles arrivèrent d'Allemagne, les Frises de la région correspondant à ce que nous appelons aujourd'hui la Hollande et les Jutes débarquèrent du Danemark. En 600, les Angles et les Saxons contrôlaient la plupart de l'Angleterre telle que nous la connaissons de nos jours. En 800, seuls le Pays de Galles, l'Écosse et la Cournouaille occidentale étaient encore aux mains des Celtes.

Les nouveaux occupants s'appelaient les Anglo-Saxons (terme dérivé du nom des deux tribus, les Angles et les Saxons). Les Angles donnèrent leur nom au nouveau pays (Angleterre veut dire " Terre des Angles ") et la langue germanique qu'ils apportèrent avec eux, l'Anglais, remplaça le Celte des habitants d'origine et le Latin qui la mâtinait. Malgré plusieurs autres invasions et même une conquête ultérieure totale de leur territoire, les parties situées au sud et à l'est de la plus grande île ont conservé depuis lors le nom d'Angleterre, et leurs habitants le nom d'Anglais.

En 865 la paix relative qui régnait en Angleterre fut brisée par une nouvelle invasion. Les Vikings venus du Danemark et qui avaient mené plusieurs attaques en France et en Allemagne formèrent une grande armée et concentrèrent leurs efforts conjoints sur les Anglais. En dix ans, la plupart des royaumes anglo-saxons étaient tombés entre leur mains où s'étaient rendus. Seuls les Saxons de l'ouest (originaires de l'actuel Wessex) leur tinrent tête sous le commandement d'Alfred, le seul monarque anglais à avoir été appelé " le Grand ".

L'Angleterre fut partagée entre les Vikings, les Saxons de l'ouest et quelques autres royaumes anglais. Ce partage subsista pendant près de 200 ans. La partie viking (la moitié des terres) fut appelée le danelaw (" sous la loi danoise "). Les Vikings collectaient un tribu important, appelé le danegeld ou " or danois " en échange duquel ils restaient pacifiques. Les Danois se convertirent au christianisme et s'installèrent progressivement sur ces terres. Plus tard, les Anglais se retournèrent contre les Danois et le dernier roi viking de York fut tué en 954. L'Angleterre fut unie pour la première fois de son histoire sous un roi anglais du Wessex.

En 1066, le Witan (" conseil du roi ") offrit la couronne à Harold, fils du comte d'Essex. Il existait deux autres attaque de Guillaume le Conquérant selon la tapisserie de Bayeuxprétendants au trône : Harald Hardrade, dit " Harald le sévère ", roi de Norvège et le duc Guillaume. Le prétendant norvégien débarqua le premier, près de York, mais fut vaincu par Harold à la bataille de Stamford Bridge. Immédiatement après la victoire, Harold fit avancer son armée à marche forcée vers le sud pour se porter à la rencontre de Guillaume à Hastings. La bataille resta indécise toute une journée, mais, alors que le crépuscule approchait, Harold fut mortellement blessé par une flèche qui lui transperça l'oeil. Pendant les deux années qui s'ensuivirent, Guillaume, qui portait maintenant le surnom de " le Conquérant ", consolida sa conquête de l'Angleterre.

ligne d'archers britanniques Pendant le reste de la période médiévale, les successeurs de Guillaume s'épuisèrent, et épuisèrent également leur pays dans des luttes et guerres visant à étendre ou à protéger leurs possessions en France. La Guerre de Cent ans qui se déroula entre l'Angleterre et la France fut un conflit discontinu qui dura de 1337 à 1453. Elle fut déclenchée par la prétention au trône de France faite par un roi anglais, suite aux divers mariages croisés entre familles régnantes. A l'origine de cette guerre se trouvaient également le contrôle du lucratif commerce de la laine et le soutien que la France apportait à l'Écosse dans sa quête d'indépendance. La première partie de la guerre vit les victoires aussi imprévues que totales des forces britanniques.

 Ces victoires étaient largement dues à la supériorité écrasante des grands archers britanniques qui décimaient à distance les chevaliers français aux armures ornées.

Par la suite les britanniques ne parvinrent pas à conclure la guerre à leur avantage et les Français s'unirent. Inspirés par Jeanne d'Arc, une jeune paysanne qui se disait guidée par Dieu, les Français contre-attaquèrent et mirent fin à la guerre par la prise de Bordeaux en 1453. Le seul fief que les Anglais conservèrent, brièvement, en France fut celui de Calais.

haut

Les Byzantins (476 à 1453)

L'appellation " Byzantin ", vient de Byzantium, une ancienne cité grecque située sur le Bosphore, voie fluviale stratégique reliant la Mer Noire et la Mer Égée. L'empereur romain Constantin rebaptisa la ville Constantinople au IVème siècle et en fit la seconde capitale de l'empire. L'empire romain d'Orient survécut à l'Empire romain d'Occident pendant plus de mille années, défendant l'Europe contre les invasions des Perses, des Arabes et des Turcs venus de l'Est. Les Byzantins perdurèrent car Constantinople était bien défendue par ses fortifications et parce qu'il était possible d'approvisionner la ville par la mer. À leur apogée, au milieu du VIIème siècle, les Byzantins avaient recouvré la plus grande partie de l'empire romain d'origine : seules leur manquait la péninsule ibérique (aujourd'hui l'Espagne et le Portugal), la Gaulle (aujourd'hui la France) et les îles britanniques. Les Byzantins furent maître de la Syrie, de l'Egypte et de la Palestine, mais au milieu du VIIème siècle, les Arabes prirent possession de ces terres. L'Empire Byzantin se composa alors des Balkans et du territoire correspondant aujourd'hui à la Turquie.

Le premier grand empereur byzantin fut Justinien Ier (de 482 à 565). Il avait pour ambition de restaurer l'ancien empire romain et y parvint presque. Son atout était le plus grand général de cette époque, Bélisaire, qui parcourut tout l'empire et vainquit les Perses à l'Est, les Vandales en Afrique du Nord, les Ostrogoths en Italie et les Bulgares et les slaves dans les Balkans. Justinien entreprit de grandes campagnes militaires et établit en outre les fondations de l'empire en mettant en place un système administratif et juridique fort et en défendant l'Eglise chrétienne. L'économie byzantine demeura la plus riche d'Europe pendant plusieurs siècles car la position de Constantinople était idéale, à la croisée des routes commerciales entre l'Asie, l'Europe, la Mer Noire et la Mer Egée. C'était une destination importante sur la route de la soie en provenance de Chine. Le nomisma, la principale pièce d'or byzantine, demeura la devise la plus répandue autour de la Méditerranée pendant 800 ans. La position stratégique de Constantinople finit par attirer la jalousie et l'animosité des Villes-États italiennes. Une des principales forces de l'Empire Byzantin était son armée généralement supérieure qui tirait partie des meilleurs éléments stratégiques des armées romaine, grecque, goth et de celle du Moyen-Orient. Le noyau de l'armée était composée d'une force de choc constituée de cavalerie lourde soutenue à la fois par une infanterie légère (archers) et une infanterie lourde (hommes d'épées en armure). Les soldats étaient regroupés en unités et recevaient une formation en tactique et manoeuvres de terrain. Les officiers suivaient des cours d'histoire et de théorie militaire. Même si leurs opposants (des guerriers sans entraînement) étaient généralement en nombre supérieur, l'armée byzantine était souvent victorieuse, grâce à sa tactique intelligente et à sa discipline serrée. Elle était soutenue par un réseau d'espions et d'agents secrets qui lui fournissait des renseignements sur les plans de l'ennemi. Ce réseau pouvait également être utilisé pour corrompre ou tromper l'ennemi.

La marine byzantine surveillait les routes maritimes afin qu'elles restent ouvertes pour le commerce. Son objectif était également de faire en sorte que les voies d'approvisionnement de la ville soient libres en permanence, afin d'éviter qu'en cas de siège, la ville ne puisse être affamée. Memhemet II entre dans CanstinopleAu VIIIème siècle, une attaque terrestre et maritime des Arabes fut contrecarrée grâce à une arme secrète, le feu grec. Cette arme chimique, de composition aujourd'hui perdue, était une sorte de napalm liquide qui pouvait être déversé à l'aide d'un tuyau. La marine arabe fut détruite en mer par le feu grec.

Aux VIIème et VIIIème siècles, les Arabes envahirent l'Égypte, le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et l'Espagne, brisant à jamais l'hégémonie byzantine sur ces régions. La victoire turque de Manzikert en 1071 s'accompagna de vastes pillages en Asie Mineure, qui était la plus importante source de céréales, de bétail, de chevaux et de soldats de l'empire. En 1204 les Croisés menés par le Doge de Venise recoururent à des manoeuvres fourbes pour mettre Constantinople à sac et l'occuper.

Au XIVème siècle, les Turcs envahirent l'Europe, conquérant Adrianople et contournant Constantinople. Ils s'installèrent dans les Balkans en grand nombre et défirent une importante armée de Croisés à Nicopolis en 1396. Au mois de mai 1453, le sultan turc Mehmet II conquit Constantinople, alors faiblement défendue, à l'aide d'une artillerie lourde. La chute de la cité sonna la fin de l'Empire Byzantin.

haut

Les Celtes (de 500 à 1500)

Anciens occupants de l'Europe du Nord, les Celtes sont apparus il y a 5000 ans et sont les fondateurs du site de Stonehenge. Jules César les combattit lors de sa conquête de la Gaule, à la suite de quoi les Romains leur reprirent la majeure partie de la Grande-Bretagne et de la péninsule ibérique. À la fin de l'Empire romain, les Celtes n'occupaient plus que certaines zones au nord-ouest de la France, l'Irlande, le pays de Galles et quelques parties de l'Ecosse. Au cours du Moyen Âge, ils consolidèrent toutefois leur mainmise sur l'Ecosse et tentèrent à plusieurs reprises d'occuper d'autres territoires d'Angleterre.

Les Irlandais survécurent en petits groupes jusqu'au début du Moyen Âge. Vers 800, les quatre provinces du Leinster, du Munster, du Connacht et de l'Ulster acquirent une certaine puissance sous le règne des " hauts rois ". Les premiers raids vikings eurent lieu en 795 et, dès le milieu du IXème siècle, les Vikings établirent des colonies, dont la plus importante à Dublin. Vers l'an 1000, Brian Boru devint le premier haut roi de toute l'Irlande. En 1014, les Irlandais vainquirent les Danois de Dublin à Clontarf, où Brian Boru trouva la mort.

Au début du Moyen-Âge, la tribu irlandaise des Scots envahit ce qui correspond aujourd'hui au sud de l'Ecosse, s'établissant ensuite de manière définitive pour laisser leur nom à la région. Ils repoussèrent et assimilèrent les Pictes de la région qui avaient confiné les Romains au sud. Le royaume d'Ecosse prit sa forme actuelle au cours du XIème siècle, mais fut constamment la proie de sentiments d'hégémonie de la part de l'Angleterre. Les Ecossais répliquèrent par la signature de la " vieille alliance " (" old alliance ") avec la France qui jeta les bases de leur diplomatie pour les siècles à venir. Edouard Ier d'Angleterre annexa l'Ecosse en 1296.

guerriers celtesWilliam Wallace (Braveheart) prit la tête d'une révolte écossaise, obtenant une quasi indépendance à l'issue de la Bataille de Stirling Bridge, en 1297. Battu l'année suivante à Falkirk, Wallace poursuivit une guérilla jusqu'à ce que, trahi, il fût capturé et exécuté en 1305. Après la mort de son rival, Robert Ier Bruce s'autoproclama roi d'Ecosse. Vainqueur à la bataille de Bannockburn, en 1314, il chassa les Anglais. Bien qu'Edouard III d'Angleterre eût reconnu l'indépendance de l'Ecosse en 1328, la guerre opposant les Ecossais aux Anglais perdura plusieurs siècles durant. Les couronnes des deux pays ne furent unifiées qu'en 1603, longtemps après la fin du Moyen Âge. Cependant, aucun prince du pays de Galles ne parvenait à unifier le pays.

À la fin du XIIIème siècle, Edouard Ier s'empara du Gwynedd, l'une des principautés les plus puissantes du pays de Galles. Il entreprit de faire bâtir cinq grands châteaux au pays de Galles, plaçant de fait le pays sous l'égide des Anglais.

haut

Les Chinois (de 581 à 1644)

La Chine fut réunifiée en 581 ap. J.-C., après une longue période de guerres internes menées par les fondateurs de la dynastie Sui. Au cours des 1000 ans qui suivirent, la Chine n'eut de cesse d'instaurer l'une des plus grandes et brillantes civilisations du monde. Grâce à sa situation géographique d'isolement vis-à-vis de l'Occident, elle fut en mesure de développer et d'entretenir une culture exceptionnelle, qui s'étendit sur la majeure partie de l'Asie.

Considérés comme les fils du ciel, les empereurs chinois détenaient un pouvoir suprême. Mais les catastrophes naturelles et autres calamités étaient interprétées comme de mauvais présages venus du ciel et pouvaient justifier une révolte. Les Mandarins étaient des fonctionnaires conservateurs occupant la majorité des fonctions gouvernementales aux niveaux local, provincial et impérial. Ils obtenaient leurs postes en passant des examens détaillés, fondés essentiellement sur les travaux de Confucius.

La dynastie des T'ang gouverna la Chine de 618 à 907. Sous cette dynastie, la Chine était un pays vaste, riche et puissant. Le commerce extérieur était prospère et les classes supérieures affichaient un intérêt marqué pour les arts. L'imprimerie et la poudre à canon furent inventées. Les 100 dernières années du règne des T'ang, toutefois, furent troublées par de violentes révoltes paysannes et des guerres entre les chefs militaires locaux, auxquelles la cour impériale ne put mettre un terme. La période comprise entre 907 et 960 fut ensuite dominée par les Cinq Dynasties. La Chine du Nord tomba sous la coupe de Barbares et la Chine du Sud éclata en dix Etats rivaux.

L'un des généraux de ces Etats, Zhao Kuang-yin, s'empara du pouvoir et unifia les Etats du Sud, fondant la dynastie des Sung. Ses descendants unifièrent la Chine en l'espace de 20 ans.La dynastie des Sung gouverna sur une partie de la Chine jusqu'en 1279. Cette période fut également marquée par un grand rayonnement culturel, âge d'or de la peinture paysagiste chinoise. L'activité économique connut un essor sans précédent, dont profita largement le commerce maritime. La population et les villes se développèrent, la production alimentaire augmenta plus rapidement que la population, un système économique monétaire fut instauré et la production industrielle progressa. Aucune ville d'Europe n'était comparable aux villes de Chang An, Peking et Guang Zhou, qui comptaient plus de 2 millions d'habitants.

Cette prospérité chinoise suscita néanmoins des convoitises et, dès 1206, les Mongols entamèrent une longue série d'attaques. En 1279, ils avaient totalement conquis la Chine des Sung et transférèrent la capitale à Peking. L'important développement économique lancé par la dynastie des Sung prit fin avec les conquêtes mongoles et les quelque 30 millions de morts qu'elles laissèrent dans leur sillage. La dynastie mongole des Yüan unifia la Chine et restaura sa puissance militaire et mondiale, l'influence chinoise se répandant à travers l'Asie. Hanoi fut prise trois fois et un tribut fut imposé à Burma. Le commerce avec l'Inde, l'Arabie et le Golfe Persique se développa. Ce fut au cours de cette période que Marco Polo se rendit en Chine.

Au XIVème siècle, diverses catastrophes naturelles, associées à des hausses d'impôts, déclenchèrent des rébellions rurales. Un moine bouddhiste devint l'un des chefs des " Turbans Rouges ", société secrète opposée à l'empereur à Pékin. Les rebelles s'emparèrent de Nanjing en 1356 et, douze ans plus tard, firent venir les Mongols de Pékin, établissant la dynastie des Ming. Les Ming suscitèrent un nouvel essor culturel et instaurèrent une unité politique qui survécut aux Ming et continue encore au XXème siècle. Ils imposèrent toutefois de strictes mesures conservatrices et autarciques, décourageant toute initiative de changement et d'innovation, interdisant le commerce extérieur et fermant la Route de la Soie.

L'un des aspects les plus remarquables de la Chine médiévale est l'invention de technologies dans ce pays, souvent plusieurs siècles avant leur apparition ou leur transmission en Occident. Parmi les principales inventions chinoises figurent le compas, la brouette, l'abaque, le harnais pour chevaux, les étriers, l'horlogerie, la ferronnerie, l'acier, le papier, les types amovibles (imprimerie), l'argent papier, la poudre à canon et le gouvernail de poupe.

haut

Les Coréens (à partir de 400)

Tandis que l'Europe s'enfonçait dans l'âge sombre, la Corée était divisée en trois royaumes ennemis : le monument coréenKoguryo au Nord, le Paekche au Sud-ouest et le Silla au Sud-est. Allié à la Chine, le Silla a conquis les deux autres royaumes au VIIe siècle et repoussé son ancien allié chinois. L'autorité centrale de Silla s'est désagrégée, autour du VIIIe et du IXe siècle, sous la pression des seigneurs locaux. La Corée est de nouveau unifiée quand le royaume de Koryo, au Xème siècle, reconquiert le territoire qui s'étend jusqu'au fleuve Amnok, à la frontière de la Chine en 993. La noblesse perd le pouvoir à la suite d'un coup d'état en 1170 et le régime militaire gouverne pendant 60 ans.

Les Mongols envahissent le pays en 1231, marquant le début d'une période de 30 ans de conflits. Les Mongols, souvent occupés par les guerres en Chine et ailleurs, ont malgré tout réussit à conduire le royaume de Koryo à faire la paix avec ses envahisseurs en 1258. Sous l'autorité mongole, la dynastie de Koryo a maintenu sa propre culture, cherchant à démontrer sa supériorité face à ses conquérants à travers un grand élan de création artistique.

La réforme de la propriété, l'avènement d'une nouvelle démocratie, l'affaiblissement du bouddhisme et la montée du confucianisme aux alentours de 1400 ont contribué à la création d'un nouveau royaume, le Choson, qui gouvernera la Corée jusqu'au XXe siècle. La Chine a exercé une influence considérable sur la politique et la culture du Choson. La Corée est devenue un important centre d'enseignement, à la faveur de l'invention des caractères mobiles et de la technique d'impression utilisant le bois gravé autour de 1234.

La plus grande épreuve subie par la dynastie Choson fut l'invasion par les armées de samouraïs japonais en 1592, qui prétendaient, officiellement, vouloir conquérir la Chine. Bien que la péninsule coréenne ait été, en grande partie, ravagée par sept années de combats, les Japonais ont été forcés à se retirer, leur flotte n'ayant pas réussi à conserver des liaisons maritimes d'approvisionnement et de renfort jusqu'au Japon. Le grand amiral coréen Yi Sun-Shin a vaincu les Japonais en mer. L'un des secrets des victoires navales coréennes fut les ingénieux navires tortues, les premiers navires cuirassés à canons de l'histoire. Les Japonais ne possédaient aucune contrepartie face à ces armes, lentes mais puissantes.

haut

Les Espagnols (à partir de 712)

reconquista entre Maures et EspagnolsL'histoire de l'Espagne durant le Moyen Âge s'écrit en trois principaux chapitres : la création de l'Espagne wisigothe, suivie de l'Espagne musulmane et de la Reconquista, la reconquête de l'Espagne par les chrétiens.

La péninsule ibérique était un appendice de l'Empire romain, ignoré lors de la désintégration de l'Empire car elle ne pouvait pas être défendue face aux invasions barbares dont les ravages s'étendaient jusqu'aux rues de Rome. La péninsule était occupée en grande partie par l'un des groupes de barbares migrateurs, les Wisigoths, tout juste arrivés des plaines du Sud-ouest de l'actuelle Russie, repoussés par les Huns. Les Wisigoths se convertirent au christianisme et occupèrent le centre de la péninsule durant plusieurs siècles.

Lorsque l'un des seigneurs wisigoths fit appel aux musulmans d'Afrique du Nord au VIIIe siècle pour obtenir du renfort contre le roi, il ouvrit la voie à l'expansion musulmane à travers le détroit de Gibraltar. En 50 ans, les musulmans ont conquis la majeure partie de la péninsule, ne laissant que de petites zones montagneuses et la partie nord hors de leur contrôle. Musulmane ou maure, l'Espagne s'est rapidement développée pour devenir l'une des civilisations européennes les plus avancées du Moyen Âge. Elle a prospéré dans une paix relative, grâce à son agriculture, son commerce, sa monnaie et son industrie. Elle a bénéficié de la propagation de l'éducation dans le monde musulman. Cordoue est devenue la plus grande ville d'Europe et la plus raffinée après Constantinople, avec plus de 500 000 habitants, une extraordinaire architecture, de grands chefs-d'oeuvre artistiques, une impressionnante bibliothèque et d'importants centres d'éducation.

La paix et la prospérité ont toutefois été perturbées par des troubles internes, d'importants dirigeants locaux s'affrontant dans la lutte pour le pouvoir absolu, et par des attaques extérieures, venues du nord chrétien et de l'Afrique du Nord musulmane. Au milieu du XIIIe siècle, l'Espagne musulmane était réduite à un unique royaume concentré à Grenade. Les royaumes chrétiens du nord grignotèrent petit à petit le pouvoir musulman, malgré leurs luttes intestines qui dispersaient souvent leurs efforts. Le Portugal se sépara et créa un royaume à part. Grenade, la musulmane, a survécu pendant plusieurs siècles grâce au tribut versé aux chrétiens du Nord et à la diplomatie avisée qui poussait ses ennemis à se battre entre eux. En 1469, Isabelle de Castille épousa Ferdinand II d'Aragon, unissant les deux royaumes chrétiens ennemis et présageant la fin de l'Espagne musulmane.

Arrivée de Cristobal Colomb en AméirqueL'Espagne du Moyen Âge était un monde de contrastes. Elle tirait parti des grands avantages d'une société multiéthnique où se mêlaient les influences latines, juives, chrétiennes, arabes et musulmanes dans une culture unique d'une grande richesse. Mais, simultanément, ces mêmes forces culturelles s'affrontaient violemment. Quand deux cultures différentes s'affrontent, les conséquences sont souvent désastreuses. La reconquête s'est prolongée sur huit siècles, faisant écho aux croisades en terre sainte et créant une atmosphère de plus en plus impitoyable et intolérante. Après avoir finalement chassé les musulmans, les guerriers chrétiens se sont acquis la réputation d'être les meilleurs combattants d'Europe.

Grenade a succombé devant les forces d'Aragon et de Castille au début de 1492, une année capitale puisque, sous le patronage de la Reine Isabelle, Christophe Colomb découvrira ensuite pour les Européens le fabuleux continent du Nouveau Monde et sa population indigène.

haut

Les Francs (509- )

baptême de ClovisLes Francs faisaient partie des peuples barbares germaniques bien connus des Romains. Au début du Vème siècle, ils se dirigèrent vers le sud, le long du Rhin jusqu'en Gaule Romaine (la France actuelle). Toutefois, à la différence des autres peuples germaniques, les Francs n'ont pas réellement quitté leur territoire mais l'ont plutôt étendu. Clovis, un chef franc, vainquit les dernières armées romaines présentes en Gaule et rassembla les Francs sous son commandement, prenant le contrôle d'une grande partie de l'Europe occidentale. Au cours du siècle qui suivit, le royaume des Francs élabora progressivement ce qui allait devenir la France actuelle.

Le royaume de Clovis fut partagé à sa mort entre ses quatre fils, comme cela était l'usage. Ce partage aboutit à plusieurs siècles de guerre civile et de luttes intestines pour l'accès au trône. Vers la fin du VIIème siècle, les rois Mérovingiens (les descendants de Clovis) n'étaient souverains que de nom. Au début du VIIIème siècle, Charles Martel endossa le titre de maire du palais, aux côtés du roi Mérovingien Thierry IV, et prit les rênes du pouvoir. Il enrôla les Francs dans une armée de cavalerie et son zèle au combat lui valut de la part de ses ennemis le surnom de Charles le Marteau. En 732, la cavalerie franque vainquit les envahisseurs musulmans qui venaient d'Espagne au cours de la bataille de Poitiers, arrêtant définitivement l'expansion de l'Islam par le sud-ouest.

CharlemagneLe fils de Charles Martel, Pépin le Bref, fut consacré roi des Francs par le pape en témoignage de reconnaissance pour sa participation à l'expédition menée contre les Lombards en Italie. Pépin fonda la dynastie carolingienne, dont l'un des plus importants dirigeants fut Charles le Grand, appelé également Charlemagne, qui gouverna de 768 à 814. Il fit du royaume des Francs un empire et fut l'instigateur d'une renaissance des arts et des sciences en Occident. L'empire de Charlemagne fut partagé entre ses petits-fils avant d'être, par la suite, recomposé en deux royaumes distincts. La partie occidentale devint le royaume de France. Cependant, les rois qui suivirent perdirent peu à peu le contrôle politique de la France. L'autorité centrale se désagrégea sous la pression des guerres civiles, des conflits frontaliers et des raids vikings. Les soldats et l'argent nécessaires à la guerre ne pouvaient être obtenus qu'en échange de concessions accordées aux propriétaires terriens. Les fiefs devinrent héréditaires et leurs propriétaires devinrent des seigneurs féodaux ayant leurs propres vassaux. A partir du Xème siècle, la France se retrouva morcelée en domaines féodaux qui agissaient comme autant d'états indépendants.

En 987, Hugues Capet fut élu roi de France par la noblesse française, principalement parce que le fief de ce dernier, concentré autour de Paris, ne constituait pas un domaine important : Hugues Capet ne semblait pas représenter, aux yeux de la noblesse, une menace sérieuse. Il fonda la dynastie capétienne qui oeuvra pendant deux siècles à la reconquête du pouvoir. Les rois capétiens prirent un certain nombre de mesures : ils sécurisèrent les routes du royaume, ajoutèrent à ce dernier de nouveaux territoires, encouragèrent le commerce et accordèrent des privilèges royaux pour la construction de villes et de fiefs sur des terres inoccupées. En s'alliant à l'Église, les Capétiens bénéficièrent de son influence culturelle, politique et économique. L'abrogation du système héréditaire dans les ministères permit de fidéliser les agents administratifs et de rendre ces institutions plus efficaces.

Bataille de Crécy lors de la guerre de 100 ansTrois souverains, en commençant par Philippe II en 1180, se distinguèrent en faisant de la France l'une des plus importantes nations d'Europe. Ils améliorèrent le fonctionnement du gouvernement, encouragèrent un commerce en pleine expansion, mirent en place un système de collecte de taxes efficace et renforcèrent leur position à la tête de la hiérarchie féodale. Une assemblée nationale appelée " états généraux " fut bien mise en place, mais elle n'avait pas réellement de pouvoir et fut parfaitement ignorée.

De 1337 à 1453, la France et l'Angleterre s'affrontèrent dans un long conflit appelé la Guerre de Cent Ans. Cette guerre devait trancher la question de l'appartenance des terres françaises dont les rois anglais avaient hérité. La victoire française permit d'asseoir la position du roi, désormais l'homme politique le plus puissant du royaume.

haut

Les Goths (de 200 à 714)

Les Goths étaient une tribu germanique, vivant à à l'est du Danube et connus des Romains dès le premier siècle après Jésus-Christ. Soumis aux pressions des Huns, ils furent contraints à l'exil lorsque ces derniers, venant d'Asie centrale, se déplacèrent vers l'ouest. Pour échapper aux hordes approchantes, ils voyagèrent vers l'ouest à l'intérieur de l'Europe, au-delà du Danube. Après avoir pris part à la chute de Rome, ils luttèrent avec d'autres barbares pour s'approprier les restes de l'Empire Romain d'Occident au cours du Haut Moyen Âge.

Les Goths seraient originaires de l'île de Gotland dans la mer Baltique. Ils se scindèrent en deux groupes lorsqu'ils migrèrent vers le sud à travers l'Europe centrale. Au IIème siècle, les Wisigoths, ou Goths de l'ouest, s'établirent en Roumanie actuelle. Les Ostrogoths, ou Goths de l'est, s'installèrent bien plus loin à l'est sur la côte nord-ouest de la Mer Noire. En 376 après Jésus-Christ, les Wisigoths furent conduits par les Huns de Roumanie vers le sud, de l'autre côté du Danube. Leur population s'élevait à environ 60 000 hommes, femmes et enfants. Ils écrasèrent une armée romaine de Constantinople, s'établirent brièvement au sud du Danube, puis furent repoussés vers l'Italie. En 409, ils saccagèrent Rome sous le règne du Roi Alaric et émigrèrent ensuite vers le nord de la Gaule. Les Romains leur cédèrent le sud-ouest de la Gaule, d'où ils étendirent leur domination à toute l'Espagne actuelle et au Portugal.

Les Ostrogoths s'affranchirent du pouvoir barbare et suivirent tardivement leurs cousins en Italie, au Vème siècle. Ils furent exhortés à participer aux invasions par l'empereur d'Orient qui désirait destituer les barbares pour gouverner comme vice-roi. Sous Théodoric, roi de la Suisse actuelle et de ce qui était déjà les Balkans, les Goths s'infiltrèrent en Italie en 488 et achevèrent leur conquête en 493.

Le royaume de Théodoric ne subsista que peu de temps après sa mort en 526. Utilisant le prétexte d'une querelle de succession, les Byzantins envoyèrent une armée en Italie en 536, menée par le grand général Bélisaire. Les Byzantins espéraient reconquérir l'Italie et restaurer le vieil Empire Romain d'Occident. La guerre s'étendit, dévastant le pays déjà affaibli par la peste et la famine. En 552, les Ostrogoths furent finalement vaincus en Italie. Ils cessèrent d'exister en tant que groupe distinct vers la fin du VIème siècle lorsque l'Italie du Nord fut envahie par un nouveau groupe de barbares appelés les Lombards.

Le règne des Wisigoths dura assez longtemps. A la fin du Vème siècle, Clovis roi des Francs chassa les Wisigoths hors de France, au-delà des Pyrénées. Après la mort de Clovis, le royaume fut fragmenté et les Wisigoths connurent un moment de répit. En 711, une nouvelle menace apparut en provenance du sud : les armées islamiques traversèrent l'Afrique du Nord et détruisirent en l'espace de quatre ans le dernier royaume gothique.

Les Goths ont marqué l'histoire pour avoir été les premiers à piller Rome et de ce fait être à l'origine de l'effondrement de l'ancien ordre du monde en Europe. Cependant, leur admiration pour Rome et leurs tentatives pour la préserver permirent à la culture romaine de survivre. Un exemple de cette survivance se trouve dans les langues modernes italienne, française, espagnole, portugaise et roumaine qui sont dérivées du latin, influencé par les différents envahisseurs. Ces langues n'étaient pas dérivées de la langue germanique, comme c'était le cas pour l'Anglais.

haut

Les Huns (408 à 453)

cavalier hunsLes Huns étaient un peuple nomade originaire de la Mongolie, en Asie Centrale, qui a commencé à migrer vers l'Ouest au IIIe siècle, probablement en raison de changements climatiques. C'était un peuple de cavaliers, doué pour les batailles montées, à l'aide de lances ou d'arcs. Se déplaçant avec leurs familles et de grands troupeaux de chevaux et d'animaux domestiques, ils émigrèrent à la recherche de nouvelles prairies où s'installer. En raison de leurs prouesses militaires et de leur discipline, ils se sont avérés impossibles à arrêter, déclenchant l'exode sur leur passage. Ils provoquèrent une vague d'émigration à leur approche, les autres peuples se déplaçant pour s'écarter de leur chemin. Cet effet d'entraînement de populations importantes a touché l'invincible Constantinople et l'Empire romain d'Orient pour s'étendre jusqu'au Danube et au Rhin avant d'assaillir l'Empire romain d'Occident vers 476. Ayant trouvé des territoires à leur convenance, les Huns s'installèrent dans les plaines hongroises d'Europe de l'Est, établissant leurs quartiers généraux dans la ville de Szeged sur la Tisza. Ils avaient besoin de grandes étendues de pâturages pour leurs chevaux et les autres animaux. Depuis ces plaines, les Huns contrôlaient, à travers des alliances ou des conquêtes, un empire s'étendant des montagnes de l'Oural en Russie jusqu'au Rhône en France. Les Huns étaient de grands cavaliers, entraînés dès leur plus jeune âge et certains leur attribuent l'invention de l'étrier, essentiel pour accroître la puissance d'un cavalier lors de la charge avec une lance. Ils inspiraient la terreur à leurs ennemis en raison de la vitesse à laquelle ils pouvaient se déplacer, en changeant de monture plusieurs fois par jour pour conserver leur avance. Leur deuxième atout était leur arc recourbé polyvalent, nettement supérieur aux armes utilisées à l'Ouest.

Debout sur leurs étriers, ils pouvaient tirer vers le bas, sur les côtés et à l'arrière. Leurs tactiques se caractérisaient par l'effet de surprise, les attaques éclair et la terreur qui s'ensuivait. Leur armée se composait de cavalerie légère et leur structure politique nécessitait un dirigeant fort pour les centrer sur leurs objectifs.

La puissance des Huns atteignit son apogée sous la domination d'Attila, qui prit la tête des Huns en 433 et entama une série d'attaques au sud de la Russie et en Perse. Il porta ensuite son attention sur les Balkans, causant suffisamment de terreur et de chaos sur son passage pour qu'un tribut lui soit versé en échange de son départ. Il se tourna vers l'Empire d'occidental en 450, en traversant le Rhin au Nord de Mayence avec environ 100 000 guerriers. Avançant sur un front de plus de 150 kilomètres, il saccagea la plupart des villes de la région correspondant à l'actuel Nord de la France. Le général romain Aetius leva une armée gallo-romaine et fit face à Attila, qui assiégeait alors la ville d'Orléans. Attila a subi une défaite durant la bataille de Châlons sans être pour autant anéanti.

La défaite de Châlons est considérée comme l'une des batailles les plus décisives de l'histoire qui aurait pu provoquer l'effondrement de la religion chrétienne en Europe de l'Ouest et, peut-être, la domination de cette région par les peuples asiatiques.

Attila envahit ensuite l'Italie, à la recherche de nouveaux butins. Lors de son passage en Italie, les habitants se réfugièrent sur les îles à l'écart de la côte pour fonder, d'après la tradition, la ville de Venise. Bien que les forces romaines aient été épuisées et que le fort de l'armée soit resté en Gaule, les Huns étaient eux aussi affaiblis par leurs incessantes campagnes, la maladie et la famine en Italie. Lors d'une rencontre capitale avec le pape Léon 1er, Attila accepta de se retirer.

L'empire des Huns se désintégra à la suite de la mort d'Attila en 453, aucun leader n'étant capable de le maintenir uni. Les peuples soumis se révoltèrent et des factions au sein des groupes s'opposèrent les unes aux autres dans la lutte pour la domination. Ils s'effacèrent finalement sous une vague de nouveaux envahisseurs, dont les Avars, avant de sortir de l'histoire.

haut

Les Japonais (de 500 à 1340)

samouraï avec un katana, un wakisashi et un arc dans la main

Situé à son point le plus proche à 160 km du continent asiatique, le Japon était un pays mystérieux à l'aube de la civilisation. Isolés d'abord du fait de leur situation géographique, les Japonais préservèrent ensuite cet isolement par choix. Ils développèrent une culture singulière qui fut très peu influencée par le monde extérieur. Au commencement de ce qui était le Moyen Âge en Europe, la culture élaborée des Japonais prit ses racines à l'extrémité nord du pays, sur l'île principale de Honshu. À l'est, au-delà des montagnes Hakone se situe la région du Kantô, plaine alluviale qui représentait le plus grand territoire de l'île propice à la culture du riz. Au-delà de la frontière, établie au nord et à l'est du Kantô, vivaient des aborigènes japonais qui avaient occupé l'île depuis l'époque du Néolithique.

Certains pensent qu'au Vème siècle après Jésus-Christ, la cour de Yamato avait acquis un statut officiel. Les clans indépendants, appelés uji, détenaient le pouvoir réel, derrière la figure représentative du souverain. Les chefs des clans formaient une sorte d'aristocratie et luttaient entre eux pour le contrôle effectif du pays et du trône.

En 536, le clan Soga devint prédominant et mit en place le premier grand homme d'état, le Prince Shotoku. Il entreprit des réformes qui jetèrent les bases de la culture japonaise pour les générations à venir. En 645, le pouvoir fut transféré du clan Soga au clan Fujiwara. Les Fujiwara régnèrent pendant quasiment toute la période de Heian (de 794 à 1185). Le nouveau pouvoir en place imposa la réforme Taika de 645 qui promouvait la redistribution des terres de riziculture, établissait une taxe sur la production agricole et divisait le pays en provinces. Toutefois, une partie importante du pays demeurait hors de l'influence et du contrôle impérial, le pouvoir de ces régions étant détenu par de grandes familles luttant pour le monopole des rizières. Les conflits parmi ces familles aboutirent à une guerre civile et à l'émergence de la classe guerrière.

cavaleire et infanterie japonaiseDe la même façon qu'en Europe de l'Ouest médiévale, la décomposition du pouvoir central du Japon, l'ascension des nobles et le conflit frontalier avec les barbares favorisèrent la mise en place d'une culture dominée par l'élite guerrière. Ces guerriers se firent connaître sous le nom de Samouraï (" ceux qui servent "). Ils sont d'une certaine façon comparables aux chevaliers européens. A la fin du XIIème siècle, un gouvernement militaire remplaça le pouvoir de la noblesse aux côtés du souverain. A la tête du gouvernement militaire se trouvait le Shogun. Les Samouraïs se pliaient au code guerrier qui présentait des ressemblances avec le code de chevalerie européen. Ce code guerrier reposait sur la loyauté envers le seigneur. Le guerrier recevait de ce dernier commandement et protection. Il devait en échange obéir aux commandements du seigneur sans manifester de désaccord et se tenir prêt à se sacrifier en son nom.

Le guerrier Samouraï accordait une grande importance à ses ancêtres et s'efforçait de perpétuer les traditions familiales. A la clé d'un comportement exemplaire, il recevait les louanges. Il devait être fort, constant, et ne montrer aucune couardise. Les guerriers allaient au combat en espérant et recherchant la mort car il était dit qu'un guerrier essayant de préserver sa vie lutterait médiocrement.

L'époque de Kamakura (de 1185 à 1333) fut nommée d'après une région du Japon dominée par les règles d'un nouveau clan qui prit le pouvoir après la guerre civile. En 1274 et en 1281, les Mongols tentèrent d'envahir le Japon mais ils furent repoussés à chaque fois. Un orage fortuit causa de lourdes pertes pour la flotte de guerre des Mongols lors de leur deuxième invasion.

haut

Les Mayas (250 à 1546)

Les Mayas occupaient la presqu'île du Yucatan, l'actuel Honduras et l'actuel Guatemala. Leur civilisation remonte peut-être au deuxième millénaire avant Jésus-Christ, mais elle connut son apogée entre 600 et 900 après Jésus-Christ. Bien qu'ayant vécu sur des territoires à faible potentiel pour l'agriculture, ils ont créé des monuments et des centres de cérémonie presque aussi impressionnants que ceux d'Egypte. L'importance des monuments dédiés aux cérémonies est surprenante, sachant que leur religion était relativement primitive. Leur architecture était, elle aussi, primitive, bien que, sans contexte, impressionnante, en comparaison avec les progrès réalisés ailleurs dans le monde. Ils ont inventé une langue écrite unique, que l'on commence tout juste à déchiffrer. Trois livres mayas sont parvenus jusqu'à nos jours, vestiges d'un bien plus grand nombre d'ouvrages qui ont été détruits par les Européens, redoutant que leur contenu soit hérétique.

site mayas de à PalemqueLes Mayas étaient très avancés en mathématiques et en astronomie. La compréhension et la prévision du mouvement des étoiles et des planètes étaient essentielles pour le calcul de leur calendrier et pour les dates des cérémonies importantes. Ils vivaient dans de petits hameaux qui n'ont pas survécu, mais ils se réunissaient dans leurs centres pour les grands événements. De nobles guerriers et des prêtres contrôlaient leur société.

Le déclin des Mayas est survenu au Xe siècle, peut-être en raison d'un tremblement de terre ou d'une éruption volcanique. Nombre de leurs importants sites de cérémonies ont par la suite été abandonnés. Des guerriers du centre du Mexique envahirent alors leur territoire et provoquèrent la séparation des mayas en petites communautés dispersées dans la forêt vierge. Le dernier centre maya fut capturé par les Espagnols au XVIIe siècle, mais jusqu'à deux millions de descendants des Mayas vivent actuellement au Yucatan.

haut

Les Mongols (de 1206 à 1405)

Les Mongols étaient des tribus nomades des steppes d'Asie centrale. Il s'agissait de puissants et féroces guerriers, luttant entre eux pour s'approprier les régions favorables au pâturage et envahissant les régions civilisées de l'est et du sud. Au début du XIIIème siècle, les clans mongols s'unirent et commencèrent une campagne de conquête des pays étrangers. Sur les traces des Huns, leurs prédécesseurs de mille ans, ils taillèrent un des plus grands empires que le monde ait connu.

Les Mongols résidaient dans les plaines au sud du Lac Baïkal de la Mongolie actuelle. A son apogée, leur empire s'étendait de la Corée jusqu'à la côte de la mer Baltique, à travers l'Asie et la Russie occidentale. Ils détenaient la plus grande partie de l'Asie mineure, l'Iraq et l'Iran actuels, l'Afghanistan, le Pakistan, le Tibet, quelques territoires de l'Inde et de Birmanie, toute la Chine ainsi qu'une partie du Vietnam.

Les clans mongols se rassemblèrent sous l'autorité de Temuchin, ou Gengis Khan (" chef puissant "), dans la première partie du XIIIème siècle. Son ambition était de dominer tous les pays compris entre les océans (Pacifique et Atlantique), ce qu'il fit en partie. On estime qu'il commença avec seulement 25 000 guerriers, puis il renforça ses effectifs en subjuguant d'autres nomades et en attaquant la Chine du Nord en 1211. Il prit Pékin en 1215, après une campagne qui coûta la vie à 30 millions de Chinois. Les Mongols se tournèrent ensuite vers l'ouest, s'emparant en 1220 de Boukhara, grande ville commerciale de l'Ouzbékistan, sur la route de la Soie. La ville fut entièrement brûlée et ses habitants massacrés.

grande Yourt ...Succédant à Gengis Khan à sa mort en 1227, son fils Ogodei poursuivit la conquête du nord de la Chine et progressa à l'intérieur de l'Europe. Il détruisit Kiev en 1240 et avança en Hongrie. Lorsque Ogodei mourut au combat en 1241, l'armée entière se retira pour s'occuper de sa succession. L'Europe fut épargnée du fait de la concentration des efforts des chefs mongols sur le centre est et le sud de la Chine. Hulegu, un petit-fils de Gengis Kahn, extermina les " Assassins " Musulmans et prit la capitale musulmane de Bagdad en 1258. La plupart des 100 000 habitants de la ville furent massacrés. En 1260, l'armée musulmane des Mamelouks d'Egypte (esclaves guerriers de haut rang) triompha des Mongols dans le pays qu'est aujourd'hui Israël, mettant ainsi fin à la menace mongole qui pesait sur l'Islam et ses villes saintes.

Qubilai Khan, un autre petit-fils de Gengis Khan, acheva la conquête de la Chine en 1279, établissant la dynastie Yuan. Les tentatives d'invasions des Japonais furent repoussées, entraînant de lourdes pertes en 1274 et 1281. En 1294, Qubilai Khan mourut en Chine et le pouvoir mongol commença à décliner en Asie et dans d'autres régions. En 1368, la dynastie Yuan fut renversée par la dynastie Ming.

En 1370, un guerrier turco-mongol, prétendant descendre de Gengis Khan, lutta contre le pouvoir des états Mongols d'Asie centrale et entreprit de restaurer l'Empire Mongol. Il était connu sous le nom de Tamerlan à l'Ouest (mais aussi sous le nom de Timur Leng, Timur signifiant " le boiteux ", ou encore nommé " prince de la destruction " par les Asiatiques). A l'aide d'une armée d'environ 100 000 cavaliers, il traversa la Russie et la Perse, terrassant de nombreux musulmans. En 1398, il mit à sac Delhi, tuant 100 000 de ses habitants. Il se précipita vers l'ouest pour anéantir une armée de Mamelouks d'Egypte en Syrie. En 1402, il triompha de la grande armée turque ottomane près de l'Ankara actuelle. Sur le point de détruire l'empire Ottoman, il dévia soudainement sa route. Il mourut en 1405 alors qu'il marchait vers la Chine. Tamerlan préféra amasser les richesses et poursuivre les carnages en masse plutôt que de s'interrompre pour installer et laisser derrière lui des gouvernements stables. En conséquence, l'immense royaume hérité par son fils s'écroula rapidement après sa mort.

haut

Les Perses (de 220 à 651)

L'Empire Perse existait déjà depuis plusieurs siècles lorsque le Moyen Âge commença. Il fut réunifié au IVème siècle avant Jésus-Christ après la conquête d'Alexandre, qui fut aussi responsable de l'effritement de l'Empire qui se produisit quelques siècles plus tard. Les Perses ont commencé à combattre les Romains dès le IIIème siècle après Jésus-Christ.L'Empire Perse s'étend de la Mésopotamie en Inde et de la mer Caspienne au Golfe persique, comprenant les nations actuelles d'Irak, d'Iran et d'Afghanistan. Les Perses assaillirent les Romains et plus tard les Byzantins afin de contrôler la Syrie actuelle, la Turquie, la Palestine, Israël, l'Égypte et l'Arabie. La capitale de l'Empire Perse était Ctesiphon, appelée aujourd'hui Bagdad.

Durant le IIIème et le IVème siècle, les Romains firent plusieurs tentatives pour déstabiliser l'Empire Perse. En 364, un traité de paix fut signé entre les deux belligérants, autorisant les Perses à consolider leur pouvoir à l'Est et au Nord. Au début du VIème siècle, les Perses commencèrent à attaquer les Empires de Syrie, Palestine, Égypte et Turquie actuelle. La guerre entre les deux pouvoirs ne faisait que tour à tour s'arrêter et reprendre. En 626, les Perses assiégèrent Byzance sans succès et l'année suivante, il fut possible aux Byzantins d'envahir la Perse. La paix fut décrétée en 628 entre les deux empires à bout de forces.

Les Perses n'étaient pas préparés à affronter la fureur des Arabes Islamiques au VIIème siècle. La dynastie Sassanide de Perse s'acheva dans la débâcle en 636. Les Perses ne possédaient pas de capitale dotée de défenses comme celles de Constantinople. La conquête de la Perse par les musulmans fut achevée en 651.

haut

Les Sarrasins (613-)

La dénomination de Sarrasin désignait initialement les peuples nomades du désert dans une zone qui s'étendait de la Syrie actuelle à l'Arabie Saoudite. Dans un usage plus large, le terme désigne les Arabes du Moyen Age. Ces nomades du désert sont apparus soudainement au VIIème siècle et fondèrent un vaste empire en l'espace d'un siècle et demi. Leur soif de conquêtes était alimentée par une foi et un zèle ardents. Se conformant aux enseignements du prophète Mahomet, leur intention était de changer le paysage politique et religieux de la planète entière.

DjihadEn 613, le prophète Mahomet prêchait une nouvelle religion appelée Islam. Largement ignoré dans sa ville natale de La Mecque, il se replia sur Médine où il fonda une solide communauté de disciples. Il retourna ensuite à La Mecque qu'il prit d'assaut. Après sa mort en 632, ses enseignements furent réunis pour constituer le Coran, le livre sacré de l'Islam. En 634, ses disciples commençaient la Djihad ou Guerre Sainte. En cinq ans, ils avaient envahi l'Egypte, la Palestine et la Syrie. Leur tolérance à l'égard des Juifs et des Chrétiens facilita leur conquête car ces peuples avaient déjà subi un certain nombre de persécutions sous le règne des Byzantins.

Durant les soixante années qui suivirent, les régions qui s'étendaient de l'Afrique du Nord vers l'ouest et de la Perse vers l'est tombèrent aux mains de l'Islam. Au début du VIIIème siècle, les Sarrasins de Tanger envahirent la péninsule ibérique et vainquirent le royaume des Wisigoths établi après la chute de Rome. Ils prirent l'Asie Mineure aux Byzantins, et tentèrent de s'emparer de Constantinople par une double attaque terrestre et maritime. Les murs fortifiés de la cité déconcertèrent les attaquants terrestres et la flotte Sarrasine fut vaincue. En Occident, le roi des Francs Charles Martel contra l'invasion des Sarrasins en France en 732 à Poitiers.

Déjouées à l'ouest, les forces de l'Islam se tournèrent vers l'Orient. En 750, elles avaient atteint le fleuve de l'Indus et poussèrent vers le nord au-delà de l'Inde, pénétrant l'Asie centrale jusqu'aux frontières de la Chine.

En 656, le monde musulman fut secoué par une guerre civile entre deux clans arabes, les Sunnites et les Shiites. Ces deux communautés divergeaient sur plusieurs points, notamment sur la question du choix du calife et de l'interprétation du Coran. Ces soixante années de guerre civile eurent pour conséquence de morceler l'état islamique en une multitude de royaumes, certains gouvernés par les Sunnites (la péninsule ibérique) et d'autres par les Shiites (Egypte et Iraq actuel). Les nouveaux états musulmans agirent par la suite de façon indépendante.

Maure transpercant un espagnolL'Espagne musulmane devint l'un des états les plus puissants d'Europe au début du Moyen Age. Les Musulmans, les Juifs et les Chrétiens vivaient ensemble dans une relative harmonie. Les influences multiples de cette société pluriethnique donnèrent naissance à une culture extrêmement riche et variée. On assista à l'épanouissement de l'art, de l'architecture et des sciences. En l'an 1000, l'Espagne musulmane était divisée en clans rivaux. Cette guerre civile facilita la longue reconquête de la péninsule (la Reconquista) par les états Chrétiens naissants de Castille et d'Aragon qui s'acheva en 1492.

L'Asie Mineure et le Moyen Orient furent conquis par les Turcs musulmans au début du XIème siècle. Répondant à l'appel d'aide des Byzantins, des croisades furent organisées par les Européens pour reprendre la Palestine aux Turcs. Les états musulmans indépendants dans cette région perdirent la Palestine et la côte est de la Méditerranée au cours de la première croisade. Vers la fin du XIIème siècle, le grand chef Sarrasin Saladin réussit à unifier l'Egypte, la Syrie et des états de taille moins importante et reprit Jérusalem.

Les états musulmans restèrent indépendants bien après la fin du Moyen Âge, et finirent par évoluer vers les états arabes modernes du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord. Ils traversèrent toutefois une phase de récession économique, lorsque les Européens créèrent leurs propres routes commerciales en direction de l'Asie au XVème et XVIème siècles.

haut

Les Teutons (de 919 à 1250)

L'origine de l'Allemagne remonte à l'époque où Charlemagne fut couronné Saint Empereur Romain en 800. A sa mort, l'empire fut divisé en trois parties qui se refondirent progressivement en deux royaumes distincts : le royaume occidental des Francs qui devint la France et le royaume oriental de Germanie qui devint l'Allemagne. Le titre de Saint Empereur Romain fut transmis aux descendants de Charlemagne jusqu'à ce que la famille s'éteigne au Xème siècle. En 919, Henri, duc de Saxe, fut élu roi de Germanie par ses pairs. Son fils Otton fut sacré empereur en 962.

Le Saint Empire Romain gouverné par Otton Ier s'étendait au-delà de la plaine germanique vers le nord jusqu'à la mer baltique, vers l'est dans des régions de la Pologne actuelle, vers le sud en Suisse et en Autriche actuelles et au nord de l'Italie. Les empereurs, depuis le début, rencontraient de grandes difficultés à garder le contrôle de ces deux régions très différentes que sont l'Allemagne et l'Italie, séparées par les Alpes.

chevalier teutonLe Saint Empire Romain germanique fut prospère dans un premier temps car il profitait à ses deux royaumes principaux, la Germanie et l'Italie. Les Germains n'étaient pas vraiment sortis de leur condition barbare. En effet, Ils avaient été vaincus par Charlemagne un siècle plus tôt seulement. Ils tirèrent grand profit de la culture italienne, des nouvelles techniques et du commerce. Les Italiens voyaient d'un oeil bienveillant cet empire qui pouvait leur garantir une paix et une stabilité relatives. Ces derniers avaient été envahis à plusieurs reprises durant les 500 années qui avaient précédé. La tutelle exercée par l'empire apportait une protection à la papauté et offrit les conditions nécessaires au développement des cités états d'Italie.

Les armées impériales étaient composées en partie d'occupants de domaines ecclésiastiques au service de l'empereur. Un second contingent important était constitué de ministriales, un corps de serfs qui recevaient les mêmes entraînements et équipements que les chevaliers mais qui n'étaient pas des hommes libres. Ces armées avaient pour fonction de réprimer les révoltes ou les interpositions de nobles locaux ou de paysans, et de défendre l'empire contre les raids conduits par les Vikings au nord et les Magyars à l'est.

La Germanie demeurant un ensemble de principautés indépendantes et rivales, les guerriers germains devinrent rapidement experts dans l'art de la guerre. Les soldats germains les plus renommés étaient les Chevaliers Teutoniques, un ordre religieux et militaire fondé à l'époque des croisades. Les chevaliers Teutoniques introduisirent le christianisme dans les pays baltes par la force, mais la victoire d'Alexandre Nevsky sur le lac gelé de Peïpous mit fin à leur conquête.

La querelle entre les empereurs germaniques et l'Église au sujet de l'investiture des évêques eut pour conséquence d'affaiblir le pourvoir des empereurs en Germanie et en Italie. L'autorité impériale devint caduque durant ces périodes troublées où les empereurs furent provisoirement excommuniés et la guerre ouverte fut déclarée à Rome. Les princes germains locaux défendaient leurs biens et combattaient les Vikings sans l'ingérence ou l'aide de l'empereur. En Italie, les cités états montantes s'allièrent pour former la Ligue des Lombards et refusèrent de reconnaître l'autorité de l'empereur.

Le pouvoir politique en Germanie et en Italie bascula de l'empereur aux princes locaux et aux cités. Les ministriales se révoltèrent, prenant le contrôle des villes et des châteaux où ils se trouvaient en garnison et se déclarèrent libres. Lors de vaines tentatives pour reconquérir l'Italie, des concessions supplémentaires furent accordées aux princes locaux en Germanie. Au milieu du XIIIème siècle, le Saint Empire Romain n'existait plus que de nom. Le trône demeura vacant pendant 20 ans. Les princes germains ne se préoccupèrent plus que de leurs propriétés. Les cités états italiennes ne voulaient plus d'un souverain germain et étaient devenues suffisamment puissantes pour se défendre seules.

Les empereurs qui se succédèrent au cours du Moyen Âge étaient élus par les princes germains, mais n'avaient de leur fonction que le titre et ne dirigeaient guère plus que leurs domaines familiaux. La Germanie demeura une puissance secondaire en Europe au cours des siècles qui suivirent.

haut

Les Turcs (à partir de 1030)

panneau islamiqueLe mot turc désigne les deux groupes de musulmans du Proche Orient, à savoir les Seldjouks et les Ottomans. Les Seldjouks, nomades des steppes environnant la mer Caspienne, se sont convertis à l'Islam autour du Xème siècle. Environ 70 000 Seldjouks commencèrent comme mercenaires pour servir dans l'armée Islamique du Calife de Bagdad. Ces mercenaires se convertirent à l'Islam sunnite. En 1055, ils représentaient une force politique réelle à l'ombre du Calife de Baghdad et ont commencé à étendre leur emprise sur le pouvoir. Leurs chefs portaient le titre de sultan qui signifie " détenteur du pouvoir ". En 1100 ils détenaient la plus grande partie des terres de l'Anatolie (qu'ils avaient arrachées aux Byzantins), de la Palestine, des terres riveraines du Golfe persique ainsi que les villes saintes d'Arabie et jusqu'à Samarcande.

En 1071, les Seldjouks remportèrent une victoire éclatante contre une armée Byzantine à Malazgirt, soit dans le territoire de la Turquie moderne, ce qui entraîna l'occupation turque de la plus grande partie de l'Anatolie. A peu près à la même époque, il prirent Jérusalem à ses maîtres islamiques égyptiens. Ces deux événements semèrent la consternation parmi les Byzantins, dans la papauté et chez les Européens chrétiens, et furent à l'origine des Croisades qui allaient s'étendre sur les deux siècles suivants.

Malgré la reconquête finale de la Palestine, les Turcs Seldjouks sortirent épuisés de leur lutte constante contre les croisés. Ils se trouvèrent menacés, dans le même temps par une secte islamique hérétique, les Assassins. L'Islam entra dans une phase d'introspection due à la popularité du mysticisme soufi. Au cours de cette période d'épuisement et de faiblesse, les Seldjouks furent subitement attaqués par les Mongols et ne résistèrent pas à un tel assaut. La chute de Bagdad face à ces nouveaux envahisseurs qui précipitèrent la chute de l'Empire Seldjouk est datée de 1258.

L'unification des peuples islamiques d'Anatolie (qui se situe sur le territoire de la Turquie moderne en Asie Mineure) date du début du XIVème siècle, sous le règne du Sultan Osman Ier. En l'honneur de ce dernier, ces peuples prirent alors le nom d'Osmanli ou Ottomans. Les Ottomans déclarèrent alors une guerre sainte ou jihad contre l'Empire Byzantin déclinant et s'élancèrent à l'assaut de Constantinople et des Balkans. En 1389 les Serbes furent défaits ainsi qu'une armée de " croisés " hongrois en 1396. Les victoires ottomanes furent provisoirement stoppées par les Mongols et leur chef Tamerlan, mais la progression de son armée vers d'autres territoires permit aux Ottomans de reconstruire leurs forces.sainte Sophie de Constantinople avec ses minarets

Le Sultan Mehmed II (" le Conquérant ") finit par prendre Constantinople le 29 mai 1453. Les remparts de Constantinople subirent l'assaut de 70 canons pendant pas moins de huit semaines puis l'attaque victorieuse fut menée par 15 000 janissaires.

Les Ottomans progressèrent à travers l'Europe à la suite de la prise de Constantinople et on put croire alors à une sorte de contre-croisade jusqu'à ce qu'ils fussent arrêtés par une armée hongroise à Belgrade en 1456. Des attaques sur Vienne furent repoussées en 1529 puis en 1683. A son apogée, au XVIème siècle, l'Empire Ottoman s'étendait jusqu'à Budapest et Odessa et comprenait l'ensemble de la Grèce et des Balkans, les terres riveraines de la Mer Noire, l'Asie Mineure, le Levant, l'Arabie, l'Egypte et la plus grande partie de l'Afrique du Nord. L'Empire Ottoman faisait d'ailleurs toujours figure de grande puissance mondiale au XXème siècle, au moment de la première guerre mondiale.

haut

Les Vikings (de 500 à 1100)

différents raids  et expansion vikingsLes Vikings ou " hommes du Nord " furent la dernière tribu barbare, que les romains appelaient Germains, à faire régner la terreur en Europe. Laissant derrière eux leur Scandinavie natale, ils prirent subitement la mer et s'élancèrent sur leurs drakkars (le mot drakkar fait référence aux têtes de dragons sculptées en figure de proue et de poupe de ces navires). Au début, ils se livrèrent à des attaques subites et à des pillages, se retirant toujours avant qu'une contre attaque armée n'ait eu le temps de se déployer, mais au fur et à mesure de leurs exactions, ils se montrèrent plus audacieux, s'installant au bout du compte sur d'importantes étendues du territoire européen.

En tant que païens, ils n'eurent aucun scrupule à assassiner des hommes d'Eglise et à piller des biens ecclésiastiques. Ils étaient craints pour leur cruauté et leur férocité. Il faut pourtant avouer qu'ils étaient, dans le même temps, des artisans, des navigateurs, des explorateurs et des commerçants forts habiles.

Ce peuple issu des terres de Norvège, de Suède et du Danemark occupa à un moment ou à un autre, ainsi que ses descendants, l'essentiel de la côte de la mer Baltique, une bonne partie des terres russes, la Normandie, l'Angleterre, la Sicile, le sud de l'Italie et une partie de la Palestine. Les Vikings ont en outre découvert l'Islande en 825 (même si des moines irlandais s'y trouvaient déjà). Ils s'y sont établis en 875 et ont colonisé le Groenland en 985. Certains pensent que les Vikings ont atteint Terre-Neuve et exploré en partie l'Amérique du Nord cinq siècles avant l'arrivée de Christophe Colomb. Les Vikings commencèrent leurs attaques avant de s'installer sur les côtes de la partie orientale de la Baltique aux VIème et VIIème siècles. A la fin du VIIIème siècle, ils firent de longues incursions le long des fleuves de la Russie actuelle, construisant ça et là des ouvrages de défense. Au IXème siècle, ils étaient les maîtres de Kiev et en 907 une expédition de 2000 navires et de 80 000 hommes donnèrent l'assaut à Constantinople. L'Empereur Byzantin réussit cependant à les acheter en leur offrant des termes d'échange fort avantageux. C'est à la fin du VIIIème siècle que l'on entendit parler pour la première fois des Vikings en Occident. Les Danois attaquèrent et pillèrent le fameux monastère de Lindisfarne sur la côte nord-est de l'Angleterre, inaugurant ainsi une longue série de raids. L'importance et la fréquence de ces attaques en Angleterre, en France et en Allemagne augmentèrent au point de se muer en une véritable invasion. Des populations commencèrent à s'établir, préparant le terrain pour les attaques suivantes. Les Vikings établis dans le nord-ouest de la France furent appelés les Normands (ce qui veut dire les hommes du nord) et ils donnèrent leur nom à la région qui fut appelé la Normandie.

debarquement des vikingsEn 865, une importante armée Danoise s'installa en Angleterre et continua d'occuper une bonne partie de son territoire pendant les deux siècles suivants. L'un des derniers rois de l'Angleterre unie avant 1066, Canute, était dans le même temps roi du Danemark et de Norvège. En 871, une autre flotte importante remonta la Seine pour attaquer Paris. La ville fut assiégée pendant deux ans avant que les belligérants n'acceptent de lever le siège contre paiement d'une forte somme d'argent et l'autorisation de piller comme bon leur semblerait toute une partie de l'ouest de la France.

En 911, le roi de France fit duc le chef des Vikings de Normandie en échange de sa conversion au christianisme et de l'arrêt des attaques. Le duché de Normandie produisit un nombre remarquable d'excellents guerriers, dont Guillaume Ier qui fit comme l'on sait la conquête de l'Angleterre en 1066 ou Robert Guiscard qui prit la Sicile aux Arabes entre 1060 et 1091, ou encore Baudoin Ier, roi du royaume franc de Jérusalem.

Les raids Vikings s'arrêtèrent à la fin, du Xème siècle. Le Danemark, la Suède et la Norvège étaient alors devenus des royaumes et leurs rois respectifs étaient entièrement occupés à administrer leur terre. L'expansion du christianisme devait d'ailleurs porter un coup fatal aux vieilles valeurs guerrières héritées du paganisme. Les populations nordiques furent en outre absorbées par les cultures des pays dans lesquels elles avaient fait irruption. Les occupants et les conquérants de l'Angleterre finirent par devenir anglais, les Normands devinrent français et les Rus devinrent russes.

haut
retour...